Défaite un soir d'hiver
C’est l’hiver en Afrique du sud. Sur les hautes plaines de Johannesburg un
vent sec et glacé nous rappelle que l’antarctique,
est ici en voisin. Ce soir les Bafana Bafana jouent un match capital pour leur avenir dans cette
coupe du monde. Leur coupe du Monde. Depuis le début de ce mondial la ferveur
populaire qui les accompagne est immense. Et ce soir, malgré ce froid anesthésiant, plus de 15 000 supporters sont là à l’heure du coup d’envoi, devant l’écran
géant d’Innesfree Park Sandton.
Le coup de sifflet qui marque le début du match est inaudible. Le brouhaha cinglant orchestré par les incontournables Vuvuzela est, depuis de longues heures, le seul son perceptible à toutes oreilles humaines. Mais la joie et la gaieté qui ont permis à tous de se réchauffer dans une ambiance de fête généralisée, laissent place à une certaine anxiété. Tout le monde est maintenant assis les uns prés des autres, les uns sur les autres. Femmes et enfants ce sont glissés aux avant postes. Les minutes passent, le froid gagne du terrain, les adversaires Uruguayens aussi. La tension est palpable sur chaque visage. Et ceux qui devait arriver, arriva. But de l’Uruguay. Premier coup de froid. Quelques incursions dans le camp adverse donneront l’illusion de se réchauffer. Mais rien n’y fait. L’espoir s’amenuise au fil des minutes. 2-0. La tristesse apparait. Incrédules, beaucoup n’y croient plus. Rien ne pourra maintenant les sortir de l’hiver. 3-0. La messe est dite, la température est proche de zéro. Les leds de l’écran géant sont maintenant le seul allié à toute chaleur humaine. Un bien maigre réconfort. Rien n’y fait, c’est bien l’hiver chez les Bafana Bafana.